Dans ses travaux précédents, Sergio Dalla Bernardina a illustré le regain d’intérêt pour les trophées de chasse et les animaux naturalisés dans l’art contemporain et la décoration d’intérieur. Il a aussi exprimé son étonnement pour la désinvolture avec laquelle notre société, de plus en plus sensible à la cause animale, accroche à tous les murs ces restes inanimés. L’explication de cette contradiction apparente est surtout d’ordre religieux : dans une société qui se laïcise, les animaux sauvages sont associés à la sphère du sacré. L’ethnographie des bêtes taxidermisées fournit à l’auteur le prétexte pour analyser l’évolution du statut de l’animal et pour aborder le grand thème de la violence.